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C’est vraiment pas d’pot!

L’empire Volkswagen asphyxié par ses propres gaz, c’est la nouvelle qui a fait vibrer la planète médiatique et économique. Sa seule nationalité allemande conférait jusqu’ici à l’entreprise, une sorte de label étanche, modèle de fiabilité aux yeux de tous. La belle affaire.

En l’espace de quelques jours, ce monde de certitudes s’est envolé comme une volute nauséabonde transformant l’air pur de notre confiance en un air vicié, toxique.

Certains l’ont montré du doigt en riant, le grand géant allemand. Fallait pas jouer à l’imbécile. De la table d’un marché secoué, que l’on annonce déjà détruit, vont forcément tomber des miettes.

Il y en a d’autres qui ont été pris de court. Stupéfaits, horrifiés, trompés. Aujourd’hui, ils se disent prêts au boycott, quitte à rouler en voiture électrique ou carrément à prendre le train! Ce n’est pas tant qu’ils sont écolos, c’est juste pour montrer au monde qu’il y a des limites à ne pas franchir.

Et puis, en effet, il y a la planète verte et ses défenseurs. Ils avaient prophétisé, personne ne les a cru. Aujourd’hui, le monde semble leur donner raison. On s’acharne beaucoup trop à faire semblant de sauver la terre que l’on persiste à détruire.

« On sait bien que l’économie n’est pas un monde de bisounours »

Perdue au milieu de toutes ces voix, de tous ces avis, quel sera le mien?

Si je mets mes lunettes d’entrepreneuse, la question qui me taraude est celle-ci: « que nous apprend l’histoire de VW, au-delà du jugement, de la moquerie, du « fallait bien que ça leur arrive un jour »?

Cette malheureuse affaire met en lumière la réalité et la nécessité de cultiver des valeurs essentielles en entreprise. Honnêteté, vérité, bienveillance ont toute leur raison d’être dans la prévention des débordement tels que celui expérimenté par le groupe allemand.

Alors, interrogeons-nous, pour que cette histoire soit porteuse de sens en dépit de la tragédie qu’elle suscite:

Sur quels principes fondateurs nos entreprises, petites, moyennes ou grandes s’appuient-elle pour développer leur commerce et leur marché? On sait bien que l’économie n’est pas un monde de bisounours, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’on ne peut pas influencer les choses en insufflant d’autres valeurs que la logique du rendement, du profit à tout prix et de la stratégie déloyale. Viser la croissance pérenne, c’est compliqué mais possible. En dépit des circonstances, je garde la foi et mets mes espoirs dans une génération de chefs d’entreprise qui auront fait le choix d’un management différent. Risqué, mais foncièrement différent.

Sophie Gertsch

Journaliste RP et responsable Communication chez Orava SA